Taxe carbone ou prix carbone
?
L'un des moyens de lutter contre le réchauffement est de rendre l'utilisation des énergies fossiles plus chères, ce qui favorisera les investissements pour les énergies renouvelables et les économies d'énergie. Deux mécanismes financiers ont été proposés pour cela : la taxe carbone et le prix carbone.
La taxe carbone
Il consiste à taxer l'essence, le gaz et le charbon en fonction de la quantité de CO2 qu'ils émettent. On peut par exemple imaginer une taxe payée directement par les producteurs, qui serait versé dans un fond mondial destiné à financer les investissements nécessaires pour la transition énergétique et les adaptations au réchauffement.
La Suisse connaît actuellement une taxe carbone partielle sur les combustibles, qui est actuellement de 84 francs par tonne de CO2. Le produit de la taxe contribue entre autre au fond pour les rénovations énergétiques des bâtiments. Selon l'étude "Perspectives énergétiques 2050", la taxe CO2 pourrait atteindre 1140 francs par tonne en 2050.
Quel est l'effet réel d'une telle taxe ? L'expérience de l'Australie nous montre que suite à l'introduction d'une taxe carbone, les émissions dues à l'électricité ont chuté de 11% en deux ans. Suite à son abandon, ces émissions ont à nouveau augmenté de 4.3% en un an.
Le prix carbone
Le principe du prix carbone consiste à vendre des quotas d'émission, dont le prix est fixé dans une bourse au carbone en fonction de l'offre et la demande. Une entreprise qui pollue plus que prévu doit acheter des quotas pour couvrir la pollution qu'elle émet. Une entreprise qui fait des économies peut revendre son droit de polluer.
L'Union européenne a mis en place un marché de carbone ETS, mais il s'avère que le système est difficile à gérer, et pour l'instant il ne remplit pas ses objectifs : le prix du carbone est en dessous de 10 € et n'a que peu d'effet dissuasif.
Un avantage du prix carbone est qu'il vise aussi les émissions de CO2 qui sont dus à des procédés chimiques (par exemple l'industrie du ciment) ou les émissions de l'agriculture.
Certains jugent ces marchés immoraux : "La stratégie d’achat et de vente de “crédits de carbone” peut donner lieu à une nouvelle forme de spéculation, et cela ne servirait pas à réduire l’émission globale des gaz polluants. Ce système semble être une solution rapide et facile, sous l’apparence d’un certain engagement pour l’environnement, mais qui n’implique, en aucune manière, de changement radical à la hauteur des circonstances. Au contraire, il peut devenir un expédient qui permet de soutenir la surconsommation de certains pays et secteurs." extrait de Loué sois-tu, Pape François